La maison-forte d'Epeisses à Cogny

La maison-forte d'Epeisses est sise à flanc de coteau, à peu de distance du village de Cogny qu’elle domine.

La terre d’Epeisses est mentionnée pour la première fois en 1286.

La maison-forte est le berceau d'un lignage seigneurial éponynie attesté dès le 12
eme siècle.

Elle dépendait de la châtellenie beaujolaise de Montmelas.

Son nom semble signifier "les pins" ou "les sapins" du mot pessetum ou pissetum, qui désigne les conifères.

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Au 13eme siècle, la seigneurie passe aux mains de la famille de Chaineyré. Les Chaineyré portent :"d'azur à la fasce d'or accompagnée d'une étoile d'argent et d'une rose d'or".

Au 15
eme siècle, elle appartient aux Namy, une famille de notables beaujolais. Leurs armes, "d'azur à la bande d'or accostée d'une étoile d'argent et d'une rose d'or", figurent sur une porte de l'étage noble de la tour-logis donnant sur la galerie.

Le lignage Nanny tombe en quenouille dans la deuxième moitié du 17
eme siècle.

Jeanne de la Forêt, veuve d'un échevin de Villefranche, François Tournier, qui possédait depuis 1651 le domaine voisin de la Lucardière achète la maison forte et ses dépendances en 1693. Les Tournier portent : "d'azur à la fasce d'argent chargée de trois merlettes de sable".

En 1688, Jeanne-Françoise Tournier épouse Pierre de  Phélines, dont les armes, "d'azur à cinq flèches d'argent, posées quatre en sautoir et une en pal liées de gueules" sont encore visibles stir le manteau d'une cheminée.

A la fin du 17
eme siècle, le centre domanial se trouve à la Lucardière qui a été reconstruite. La maison-forte d'Epeisses est réduite à une simple dépendance agticole ou sont logés les vignerons. Par héritage, le domaine échoit à Nicolas Deschamps. Les Deschamps portent : "d'azur à trois bourdons rangés en pal d'or chargés chacun d'une coquille de gueules".

Mis en vente en 1758, il est acheté par François Morel, conseiller à la cour des monnaies de Lyon. Les Morel portent : d'azur à trois fleurs de morelles tigées mourant d'un croissant et accompagnées de deux étoiles, le tout d'argent". Pendant la Révolution, son fils François Morel de Rambion est arrêté puis relâché deux mois plus tard.

Le 11 août 1793, le conseil municipal de Cogny brûle les archives de la seigneurie d'Epeisses. Il s'agissait de six Terriers du 15
eme siècle, de six autres plus récents, et de "cinq livres pesant de vieux papiers".

Louis-Joseph-Irénée Morel de Voleine (1856-1936) fut propriétaire de la maison-forte. Cet historien a écrit une histoire du fief, publiée en 1903 dans le Bulletin de la Société des Sciences et des Arts du Beaujolais.

Il est difficile d'assigner une date exacte pour l'état initial de la maison-forte : s'agit-il d'un édifice bâti par les Chaineyré ou d'une reconstruction de la maison-forte par les Namy ?

La partie la plus ancienne est un grand logis-tour, d'un type très répandu dans la région du 13
eme au 15eme siècle. Il constitue le noyau du bâti actuel.
Ce logis seigneurial a subi de nombreux remaniements. La tourelle daterait du milieu du 16
eme siècle.

A la fin du Moyen-Age - 15
eme siècle ? la superficie habitable a été considérablement augmentée. Un nouveau bâtiment a été ajouté au nord du logis-tour et une tour ronde est venue compléter la façade. Bien que le mur exterieur du bâtiment ne soit pas chaîné avec la tour, il semble appartenir à la même phase de construction, avec l'escalier à vis.
La partie occidentale de la façade nord est un mur de fermeture, édifié après la démolition de la partie saillante du bâtiment nord. Le pigeonnier est une addition. La façade occidentale semble assez récente - 18
eme - 19eme siecles ?

Le manoir d'Epeisses a été distingué par le prix départemental V.M.F. du Rhône en 2001. Il a été également distingué par le prix du patrimoine du Conseil Général du Rhône en 2002.


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